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MON PÉLERINAGE SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE

Il y a un an, j'avais décidé de partir sur le Chemin de Compostelle. Je suis partie fin Août avec deux amies, durant une semaine, découvrir la première parcelle du Chemin, partant du Puy en Velay et rejoignant Conques. Par manque de temps, nous sommes allées jusqu'à Espalion, ce qui représente déjà 150 km de marche et un très bel aperçu de ce que cette aventure apporte en temps qu'expérience humaine.

Chaque jour, j'ai pris soin de noter mes impressions dans un carnet. J'avais envie de laisser une trace de ce voyage quelque part, alors pourquoi pas le partager avec vous ? Si vous avez envie aussi de prendre le Chemin, vous aurez alors quelques conseils pratiques et lieux où séjourner.


Pour l’organisation de ce périple, comme nous étions 3, et avons donc préféré booker les nuitées à l’avance pour être sures d’être ensemble au même endroit. Avec l’expérience, je pense que c’est aussi sympa de réserver au jour le jour et de faire en fonction de son rythme et son énergie au fur et à mesure (attention cependant aux périodes denses comme le mois de Mai). Nous avons réservé tous les gites/chambres d’hôtes avec le Miam Miam Dodo, guide officiel (sauf celui du Puy en Velay sur booking.com et celui d’Aubrac qui m’avait été chaudement recommandé par une cliente)



Préparation sac à dos


Le contenu du sac : Comme nous n’étions pas en autonomie à 100% nous n’avions ni tente ni sac de couchage et très peu de nourriture, donc j’ai pris un sac de 50 litres je crois. En revanche il vous prendre un sac à rêves (ou sac à viande) pour dormir dans les gîtes du chemin. J’avais pris celui en soie de chez Décathlon (+ cher mais + léger, et il tient chaud). J’avais aussi pris un coussin gonflable, mais je ne le reprendrai pas car très peu utile, tous les gites ont des oreillers et bien plus confortables ! Ensuite je vous liste rapidement le reste :

- 2 tee shirt techniques + 1 legging + 1 pantalon pluie + 1 cycliste ou short (que je n’ai pas utilisé) + 2 paires de chaussettes de randonnée + 2 paires de chaussettes de contention (je n’ai mis qu’elles) + 3 culottes + 2 SG (1 suffit) + 1 kway + 1 sweat

- 1 casquette (ou chapeau souple)

- 1 paire de bâtons de randonnée

- 1 grand sachet d’oléagineux et fruits secs qui m’a tenu 8 jours (amandes émondées, noix du Brésil, bananes séchées, noix de Cajou sans sel)

- Le guide du miam dodo

- 1 carnet pour écrire, des mots flèches, un livre léger si vous partez seul car il y a de toute façon peu de temps pour lire entre la fatigue et les rencontres

- Une lampe frontale (soit parce que vous partez lorsqu’il fait chaud et vous commencerez tôt, soit pour veiller un peu plus tard si vous dormez en dortoir)

- Trousse de toilettes : 1 brosse à dent, Dentifrice, savon à tout faire (lessive, shampoing, gel douche), crème NOK pour les pieds (à commencer à appliquer 3 semaines avant la randonnée), une crème à base de plantes pour soulager en fin de journée, crème visage. Et bien sûr on privilégie les formats voyage. Des mouchoirs en quantité. Des pansements classiques + des pansements anti ampoule. Une aiguille et du fil en cas d’ampoule. Des pipettes de mercurochrome. Du désinfectant. Une couverture de survie. Médicaments de confort : doliprane etc. 1 tire tique. Une bonne crème solaire pour le visage et les bras. Vous pouvez aussi vous préparer un mélange d'huiles anti-inflammatoires en cas de tendinite ou autres douleurs (je mélange de l'huile végétale d'arnica avec quelques gouttes d'huile essentielle d'Eucalyptus citronné)

- Une serviette (la Décathlon est pratique, elle prend peu de place et sèche vite)

- Spray moustiques, tiques, punaises de lit (nous n’en avons pas eu mais c’est bien d’anticiper)

- Des pinces à linge ou des épingles à nourrice, si vous devez sécher votre linge en chemin sur votre sac

- Une banane/sacoche de trail pour voir vos nécessaires à porter de main

- Des petits sacs poubelles pour vos déchets sur le chemin + 1 grand sac poubelle de 100L demandé par la plupart des gites pour y glisser votre sac avant de rentrer dans votre chambre

- Des sacs de congélation dans lesquels mettre vos vêtements (rapport aux punaires)

- Une gourde 1l ou un camel bag de 1 à 2l (il y a quand même de nombreux points d’eau ou recharger)

- Des espèces (peu de gites prennent la CB)

- Batterie externe + chargeurs pour vos appareils (téléphone, lampe frontale, batterie externe), une paire d'écouteurs

- Un couteau suisse


--> Le conseil de la naturopathe : Faites une cure 3 semaines avant, pendant et après votre périple d'oméga 3 (ils sont anti-inflammatoires), de glutamine (c'est un acide aminé qui compose notre muqueuse intestinale, souvent mise à l'épreuve par le stress oxydatif qui se créée avec l'effort) et de magnésium pour les tensions musculaires et éviter les crampes.


Budget total : je n’ai pas fais de calcul précis mais je crois que j’ai dépensé pour une semaine 450€ environ (nuits + repas + navettes que j’ai prise 2 fois). Les gites proposent quasiment tous la demi pension qui comprend le diner (copieux) et le petit déjeuner. Il y a parfois possibilité de laver son linge, sinon c’est à la mano avec votre savon. Ce montant ne comprend pas l’équipement (j’ai fais un max avec ce que j’avais ou en empruntant. Mais j’ai dû acheter la housse de sac + tout le nécessaire de toilettes/secours/crèmes etc + la pochette de trail ce qui rajoute environ une centaine d’euros)


Carnet de route




Vendredi

Arrivée au Puy ce vendredi midi. Je retrouve mon amie Laura qui débarque fraichement de son train. Déjeunons à la brasserie l’Anicien en terrasse, qui propose une très bonne cuisine.

On se balade ensuite dans la ville, qui est sublime. Pas du tout comme dans mon souvenir. Je la pensais très grise et très austère. Au final le Puy est coloré par ses immeubles et leurs volets rose, jaunes et bleus. De jolis bâtiments d'époque se joignent a une architecture du sud.

Nous nous rendons à la Cathédrale récupérer notre Crédenciale, le passeport du pèlerin, que nous ferons tamponner 2 fois par jour dans les auberges et les gites.

Après le check in à notre chambre d’hôtes et une bonne sieste, nous allons nous balader, diner et assister au spectacle de lumières sur la Cathédrale : magnifique !

Chambre d’hôtes : l’Épicurium





Samedi

Ce matin au Puy c’est pluie et tonnerre ! Heureusement pas intermittence et les températures restent chaudes.

Ma motivation n’est pas la même qu’hier, l’appréhension de commencer une nouvelle aventure et la peur du poids du sac à dos.

Mon sac est lourd- j’ai du mal a le ranger et je dois dire que ça me stresse rapidement.

Je suis partie acheter une housse le protéger de la pluie – puisque visiblement la pluie va s’inviter quelques jours.

Ce ne sont que 15 km mais mes chaussures me vont un peu petites j’ai l’impression- est ce que c’est juste l’appréhension ? J’ai avalé 15 km de montée et descente il y a 2 semaines au Pays Basque et je n’ai eu aucun pbm aux pieds..

Difficile aussi de s’organiser sans trop savoir où nous allons trouver de l’eau- de la nourriture- des toilettes. J’ai le - plus que fameux guide - du Miam Miam Dodo dans le sac, mais je ne le sortirai que très peu et nous suivrons notre intuition, du moins pour les restaurants du midi.

Le check in ne se fait pas avant 15h minimum a Montbonnet et nous allons très probablement y arriver avant.

Heureusement que nous sommes 2 pour s’encourager.


La matinée a commencé sur les chapeaux de roues, avec un mauvaise départ, où comment se rajouter 1km dans la vue haha.

Finalement le début du pèlerinage se fait sur une longue montée goudronnée.

Nous rencontrons une première pèlerine et sa chienne de 10 mois avant de nous embarquer ensemble sur le chemin terreux, sous une pluie battante.

Tout au long de la journée nous croisons d’autres randonneurs - souvent des femmes ou des couples mais le premier jour + la pluie ne nous pousse pas forcément à trop échanger.

Pas pareil de marcher à vide qu’avec 7kgs sur les épaules. Ça brûle mais c’est supportable.

18km finalement pour cette 1 ère étape jusqu’à Montbonnet.

C’est une route assez linéaire sans grande difficulté. Nous avons de la chance car il pleut moins que prévu.

Une petite chapelle à l’entrée de Montbonnet nous permet de gagner un tampon de plus à notre crédenciale.

Nous déjeunons vers 14h dans un café – heureusement ouvert à toute heure et rencontrons nos futurs voisins de chambre.

Le gite de l’Escole tenu par Mehdi et sa femme Fanny est très sommaire mais propre et l’accueil y est très chaleureux.

Seulement 10 personnes ce soir et c’est très bien, il est donc facile de connecter et de créer rapidement une complicité avec les autres hôtes.

La majorité arrive du Puy pour leur 1 ère étape. Nous partageons donc nos expériences et premiers ressentis.

Mehdi est plein d’anecdotes et de bons conseils, un chouette type !

Mangeons très bien : copieux et original (un saucisse rougail, ça me rappelle des souvenirs !)

Couchés à 21, c’est inhabituel et c’est ce sont ces horaires qui vont rythmer la semaine.

Il fait orage toute la nuit.

Gite d’étape : L’escole à Montbonnet – tarif 39,50€ avec demi pension et chambre de 3.





Dimanche

Le réveil de 6h30 pique mais nous devons absolument attraper la navette de 7h40 qui va écourter notre randonnée du jour de 7 km sur les 27 attendus (Mehdi a eu l’air inquiet que nous marchions autant haha).

La navette remplit de mamies souriantes nous dépose à St Privat d’allier à 8h (7€ la course).

Nous prenons un sandwich et un croissant à la boulangerie du coin et débutons notre marche.

Plusieurs départs infructueux car j’ai mal remplit mon sac et il tire affreusement vers le bas. Après plusieurs tentatives je décide d’abandonner pour ne pas perdre de temps et attendrai la prochaine pause à 5km pour remédier au problème.

Nous continuons de croiser des pèlerins avec qui parfois nous discutons.


Nous traversons ensuite Rochegude et sa petite chapelle avant une belle descente pavée de racines d’arbres et de terre glissante vers Pratclaux.

Le challenge du jour est cette montée d’1h30 après Monistrol d’allier qui annonce un dénivelé périlleux dans la forêt.

Après avoir passé le petit pont Eiffel sous une pluie battante, nous prenons un thé pour nous réchauffer chez Philippe - qui nous l’apprendrons plus tard par un pèlerin, vient de reprendre ce gite avec sa femme et ses enfants (auberge Le Repos du pèlerin)

Passé Monistriol et sa chapelle de la Madeleine recouverte d’une œuvre d’art inspirée du monde marin , la montée est finalement acceptable même si longue. La pluie s’est calmée, le paysage déjà automnal est sublime et nous fais oublier notre peine.


Déjeunons notre sandwich aux Roziers sur une table de pique nique, exposée en plein vent glacial. Nous repartons alors rapidement pour nous réchauffer.

C’est alors que le chemin devient enfin aisé. Les écouteurs vissés dans les oreilles je chante en marchant à vive allure sur les sentiers.

Mes épaules brûlent affreusement mais je me sens pourtant si bien.

Un dernier arrêt sur un banc, et nous arrivons enfin au 20ème km à Saugues en début d’après- midi.

Accueillies par la bête du Gévaudan, et la vierge Marie, nous descendons vers le village pour trouver une terrasse.

Nous commençons à recroiser régulièrement les mêmes personnes et c’est trop chouette de se retrouver pour discuter. Nombreux sont ceux qui entreprennent leur 2ème voir 3ème pèlerinage.


Notre gite du jour est tenu par Jésus Vidal, un habitué du Chemin. . Un homme sympathique, mais peut être un peu trop « militaire » dans son fonctionnement.

En revanche 18 convives seront présents ce soir, et l’endroit est assez bruyant… affaire à suivre !

Gite : Itier Martins à Saugues (43€ en demi pension dans une chambre privée pour 2 avec salle de bains)




Lundi

Super nuit, ca fait du bien.

Avec le recul pas la meilleure ambiance de gite. Apparemment le gite l’accueil des 2 pèlerins est bien.


Départ du gite a 8h ce matin, sous 9 degrés. Pas assez couverte je suis partie m’acheter un tour de cou dans un magasin spécialisé.

L’étape du jour est facile, beaucoup de plat, malheureusement beaucoup de route et donc de goudron. On part tous ensemble puis on finit par se disperser selon les rythmes de chacun.

Finalement je m’habitue a mon sac. Ce sont les hanches qui doivent porter le poids et non les épaules. Une fois que t’as compris ça, t’as tout compris ! Je ne sentirai quasiment plus mon sac jusqu’à la fin.

On repart, encore sous la pluie. Merci les doubles couches ! Jusqu’à la fromagerie tenue par un fermier trop sympa (La Ferme Delcros). Accueillis dans leur grange nous sommes réunis avec des pèlerins que nous connaissons, pour la pitance (un énorme sandwich).

Puis 5 km pour rejoindre Chanaleilles où notre troisième compère Aurore, nous retrouvera. Plus de pèlerins sur le chemin mais au café du coin nous recroisons 4 randonneurs que nous connaissons !


Apéro trop sympa au pmu du coin avec Alain le sexagénaire qui rempile la totalité du chemin pour la 2 -ème fois consécutive, Matthieu que nous avons rencontré le premier soir dans le 1 er gite et qui a pris 6 mois de conges sabbatique pour s’occuper de ses enfants et repenser sa vie pro.


Le gite du pont c’est pas la folie. Tout en autonomie, repas simple, couvertures en mauvais état, la literie très rude. La propriétaire est malheureusement absente car souffrante, deux salaries la remplacent, ils sont adorables mais l’expérience du gite n’est pas comme les autres soirs. Ce soir, pas d’anecdotes, pas de conseils. Nous sommes entre nous et nous couchons encore une fois tôt. Nous partageons notre chambre avec Josie et Elisabeth, deux amies que nous croisons depuis le premier jour.

Gite du pont à Chanaleilles (43€ avec demi pension, dortoir de 5 lits)




Mardi

Cette journée jusqu’à la 4 ème étape était géniale.

Nous avons démarré a 8h45 par une belle montée dans la foret puis arrivons sur le domaine du sauvage, magnifique. Le paysage est semblable a l’Aubrac. Sortons de la foret de sapins géants et humides par ce chemin plus aride. Un buron fermé puis l’auberge du sauvage entouré d’un lac et de vaches, où nous retrouvons Alain et Matthieu avec qui nous allons plus ou moins nous suivre cette journée (Matthieu dort au même gite que nous ce soir). Apparemment cela vaut le coup de dormir à l’auberge du Sauvage, mais sachez qu’il faut réserver votre place au moins 2 mois à l’avance en haute saison.

Nous repartons direction la Chapelle st roche a 3 km de là, très joli monument où nous recroisons de nombreux pèlerins connus les jours précédents. Dont Nicolas, un copain qui nous suivra sur plusieurs jours, qui dort dans une buvette en bois et passe son balai.

Un peu d’eau à la fontaine, un coup de tampon de Bernadette sur la crédenciale et c’est reparti !!

Nous marchons jusqu’à St Alban pendant 13 km je crois. En route nous retrouvons Sacha l’allemand Chamane dont tout le monde nous parle depuis des jours. Un personnage qui ressemble a Hagrid, avec son bandana sur la tête. Il nous offre à chacune une pierre semi-précieuse piochée au hasard (ou pas !). C’est l’améthyste qui me revient.


St Alban 14h arrivée sur une descente bétonnée au milieu des bâtiments hospitaliers et mortuaires.

Le village se résume a une ruelle avec quelques commerçants, une place et une mairie.

Nous ne trouvons qu’un bar pmu pour nous servir a manger, tenu par un couple de retraités du fin fond du terroir auvergnat !

Les plats défilent et dans la bonne humeur, comme chez mamie (ici chez Monique), grande tablée avec les filles, Nicolas, Alain et Matthieu. (Restaurant Le Gévaudan)

Bière pour tout le monde puis nous nous attardons 1h pour jouer aux cartes. Quelle rigolade !


On repart sur les coups de 16h30, il nous reste 7km jusqu’aux Estrets.

Très grande montée a travers les crevasses de pierres et de sable.

Puis nous arrivons sur un plateau avec moutons et forêt pins sylvestres. LA lumière de fin de journée est magnifique, le soleil pointe enfin le bout de son nez.

Gite : le Saint Pas (43€ avec demi pension, chambre de 3 et salle de bains partagée très propre)


Le gite du saint pas est un bonbon !!!

Accueillies par Fred qui a rénové cette maison tout seul en 2 ans. Un partage très riche en émotions.

Nous retrouvons Geraldine et Matthieu puis rencontrons 2 femmes très sympa. Le duc reste diner avec nous une succulente tartiflette.




Mercredi

Départ en douceur vers 9h30 après quelques étirements, le corps commence à s’engourdir, où sont passés mes 20 ans ?? Nous passons la Truyère puis nous arrêtons 45 minutes dans un pré pour pratiquer une séance de Kundalini face au soleil (merci Alwa).

Ce n’est pas ma journée préférée car il y a beaucoup de route goudronnée et que le chemin est assez monotone et long. Nous avons inversé l’organisation et avons mangé bien trop tôt à Aumont d’Aubrac, après seulement 10 km donc l’après midi fut longue.

Au tournant de Malbouzon (sortie du GR) nous traversons la tourbière, prêtes à aller s’y baigner, nous entendons alors des miaulements de chatons. Je vous passe l’histoire mais nous allons finir par trouver 3 chatons, les ramener avec nous au village pour les nourrir et tenter de les faire adopter.

L’arrivée au gite nous angoisse un peu, nous sommes dans un village reculé du chemin, nous ne croisons donc pas beaucoup de pèlerins. L’endroit est assez lugubre et la chambre ne nous charme pas. Mais finalement l’ambiance se détend, nous avec 2 autres dames adorables. Elles nous offrent le vin et nous racontent leur périple.

Nicolas, notre compère, finit par arriver vers 20h. Nous sommes épuisées mais nous buvons un dernier verre avec les hôtes du gite Rémi, Monica et leurs amis du village. On finit par aller se coucher, épuisées, pour une bonne nuit de sommeil !

Gite Chez Annie à Malbouzon (44 € en demi pension) – une salle de bain unique pour toutes les chambres.




Jeudi

De bonnes tartines et ça repart à 8h45 par la route (1,2km pour rattraper le chemin).

Longue journée, la plus longue, qui va nous faire traverser le parc national de l’Aubrac.

On change énormément de paysages. C’est très beau. Mais nous commençons à fatiguer. C’est la galère de marcher autant quand on commence à souffrir. Mon tendon d'Achille commence à me brûler. Et mon genou droit commence à accuser le coup des descentes. Peut être ai-je enchainé trop de distances en peu de jours ?

Nous marchons environ 22 km jusque dans un buron à Aubrac (Buron des Boulas, très sympa !) pour déjeuner et faire une sieste dans l’herbe.

Nous repartons vers 16h30 pour avaler les 7km qu’ils nous restent jusqu’à St Chély D’aubrac où nous avons réservé notre dernier nuit dans une chambre d’hôtes un peu plus haut de gamme.

C’est une longue descente qui nous attend dans les cailloux.

Pour l’anecdote, la chambre d’hôtes se situait finalement à Aubrac, donc le propriétaire est gentiment venu nous chercher en voiture pour nous éviter de remonter ces 7km. Totalité de la journée : 32km, assez fatigant ! Heureusement le lieu est sublime (merci Marie !), très bien décoré, la chambre est super avec des lits bien confortables, une grande salle de bains. Nous en rêvions.

Chambre d’Hôtes : La Colonie à Aubrac (54 € en chambre privée avec petit déjeuner copieux inclus)




Vendredi

Dernier jour sur le Chemin. Je me sens triste d’arrêter de marcher qui est vraiment pour moi un besoin vital je me rends compte, mais aussi de quitter déjà nos amis faits pendant la semaine. C’est difficile aussi de devoir revenir dans un monde + réel, + superficiel peut être, trop rapide, trop intense. Même si je façonne ma vie à ma sauce depuis que j’ai quitté le monde du salariat, c’est tout de même différent lorsque l’on se connecte à la nature au quotidien.

Cette journée a été particulière, puisqu’à cause de mes douleurs aux tendons d’achilles, j’ai préféré m’avancer avec la navette pour éviter de trop descendre à pied et de reprendre la marche à St Côme D’olt pour privilégier le plat. Alors déjà je veux vous parler de ce village de St Côme que j’ai trouvé très très beau. Je vais y retourner avec mon amoureux car c’est un vraiment charmant, par l’architecture déjà, puis par la gentillesse des gens, le climat qui y règne m’y a fait sentir bien. Pourtant je n’y suis restée que 15 minutes. Je prends donc la route seule pour arriver à Espalion, étape d’arrivée vers 12h.

A mon grand désarroi, le chemin est tout sauf plat haha !!! Cela commence par une longue montée avec un dénivelé important, et un soleil qui tape déjà. Je croise deux toulousaines, qui dormaient avec nous à Malbouzon mais avec qui nous n’avions pas vraiment eu l’occasion d’échanger. Elles sont super drôles, l’une a un rythme de sportive, je me calque donc sur le rythme de la seconde pour prendre mon temps. La montée est aussi douloureuse que la descente pour mes chevilles. 2h de marche et nous arrivons à Espalion, une ville que je connais déjà et que je trouve très belle aussi. C’est le Lot et ses petits ponts de pierre.

Je saute alors dans un bus (2 €) qui m’emmène à la gare de Rodez où je prendrai un train jusqu’à Toulouse.


En conclusion, je suis tellement heureuse d’avoir pu vivre tous ces moments. C’était chouette de partir avec des copines, mais je crois qu’à l’avenir j’aimerai tenter l’aventure seule. Je pense qu’il y a différentes manières de vivre ce chemin. Je n’y allais pas dans une quête religieuse, mais + dans le but de déconnecter. Je n’ai quasiment pas utilisé mon portable, et il ne m’a pas manqué ! C’est drôle, en rentrant je suis passée chez ma mère et j’y ai oublié mon téléphone. Je n’ai pas eu envie d’aller le récupérer avant le samedi soir. Je me rends compte que je peux m’en passer pour plein de choses.

Ca m’a vraiment fait du bien de couper durant cette semaine. Si je n’avais pas eu de blessures, je pense que j’aurai pu continuer à marcher encore longtemps. La marche m’apaise, me fait du bien, me permet de libérer mes peurs et mes angoisses, et d’activer mon esprit créatif. J’ai adoré l’esprit bienveillant qui règne entre les marcheurs. Rencontrer des gens est très facile. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que je vous avais annoncé il y a quelques semaines vouloir créer plus de moments de rencontres !



saint jacques de compostelle crédenciale
Crédentiale

Voilà, pour celles et ceux qui sont arrivés jusqu’ici, merci, c’était long ! Si vous avez des questions ou des partages, livrez moi vos témoignages ça me ferait très plaisir.

J’avais prévu d’organiser une randonnée proche de Toulouse en Septembre. J’attends de voir comment évoluent mes douleurs et je vous tiens au courant très bientôt !

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